La Mume (le blog)

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

lundi, septembre 15 2008

SEPTEMBRE

Un mois détestable.
Ce soir là réunion au bourg voisin pour des blablas au syndicat intercommunal. Vers 22h chacun repart vers son village.
Mr le maire me dépose chez moi, voyant de la lumière je lui propose une boisson, il décline l’offre. C’est que en passant nous avions vu la gendarmerie en émoi, il voulait s’informer. Le personnage étant très curieux.
J’entrais chez nous toute étonnée que la porte fut grande ouverte, la TV débitant son programme pour les chiennes pas vraiment attentives.
J’explorai de bas en haut, cherchant mon homme, il me sembla qu’il y avait dans la cour le nombre prévu de véhicules.
J’étais perplexe.
Prenant une lampe, armant un fusil, j’appelai "ma" chienne afin d’aller voir du côté des volières si rien de fâcheux s’était produit.
Je ne remarquai rien.
Commença alors une réflexion intense, à qui téléphoner pour savoir ?
A 1er fils ? Pourquoi l’inquiéter s’ils ne sont pas chez lui (mon homme et son frère), aux employeurs de Dom ? Mais à cette heure… ils ne sauront rien.
Je refis un tour des lieux et me couchai très troublée.
Minuit, 1h30 le téléphone sonne :
- Vous êtes Mme Mume ? ici CRS de l’autoroute…
- Que se passe-t-il ? Comment puis-je savoir que vous êtes ce que vous dites ? (Notre activité professionnelle nous valant de temps à autre des plaisanteries détestables).
Alors il joignit ses collègues sur l’autoroute, demanda si auprès d’eux il y avait 2 Mrs Mume,
il y avait bien…
Je réclamai des infos sur l’accident, les blessés, il me fut répondu ; que rien de grave, qu’ils seraient le père et le fils de retour très vite.
Très vite… 3 h du matin, enfin j’entends le véhicule sur les graviers de la cour, je dégringole l’escalier, arrive à temps pour accueillir mon époux au visage défait suivit de Dom dans le même état, avec en "plus" une longue entaille d’une carotide à l’autre…
Soutenue par le congélateur j’interrogeai mes hommes, comment, où ?
Suivit le récit de l’agression d’un chauffeur de taxi (Dom) du vol du véhicule, des divers documents.
De la fuite vers du secours qui ajouta un choc supplémentaire, les voitures ne ralentissant pas sur cette nationale en foret, un rétroviseur heurta Dom à l’épaule.
Echappant aux agresseurs, il se réfugia en trombe dans une maison forestière, si vite que les chiens du cru n’eurent pas le temps de donner de la voix.
Il fut pris en charge par les maîtres des lieux, gendarmerie, employeurs, son père.
S’en suivit un grand remuement puisque les voleurs fuirent par l’autoroute provoquant un accident en percutant la rive de la bande arrêt d’urgence.
Il n’y eu pas de cellule de crise pour soutenir Dom.
Que ses parents ne sachant pas quoi faire pour le remettre d’aplomb.
Ce fils haut de 186 cm, nous veillâmes à ce qu’il se nourrisse, qu’il dorme tranquille après un cauchemar.
Il retourna au boulot, quelque jours plus tard, après notre dîner, il revint se fit chauffer au micro onde son plat et puis… l’engin sonna, sonna sans que rien ne se passe.
J’allai voir et trouvai mon bébé tombé en position fœtale, son père et moi le relevâmes, le hissâmes jusqu’à sa chambre.
Cela dura… longtemps.
Il ne dormait que le jour après ses heures de travail.
Il y eu enquête, arrestation, procès, condamnation en correctionnelle.
Des fautes de la gendarmerie mises à jour à propos de cette affaire occasionnèrent un "mouvement" de personnel !
Notre fils traîna son angoisse pendant des années mêlée à sa personnalité qu’il savait "différente".
S’autodétruisant avec des pensées suicidaires, nous mîmes sur pied une surveillance agaçante sûrement pour lui.
Quoi faire quand je découvris près de son lit le fusil à canon scié avec des cartouches dedans ?
Je les ôtai, cherchai les autres, ne sachant s’il voulait une protection ou en finir…
Ce mal être dura des années.
Et puis il y eu un autre mois de septembre un 25 mon époux, son père continua sa protection ailleurs… peut-être.

jeudi, mai 15 2008

DE L’EAU

Dans cette propriété solognote deux rivières, un étang, un bief, une écluse, une roue à aube.
C’était…poétique en diable lorsque nous l’avons découverte sous la gelée très blanche de ce mois de novembre.
Une propriété en deux corps d’habitation plus les dépendances, plus notre logement, plus l’atelier du patron, plus les garages, plus le parc des daims, plus le chat, plus le chien. C’est là que le destin attendait.
Négocier le salaire, la démission en Picardie, la chasse aux cartons, la sélection des objets, ceux qui iraient directement à Vierzon, ceux dont nous aurions besoin dans cette nouvelle vie. Ce fut difficile, déchirant de s’éloigner de nos enfants, de nos amis.
Mon époux semblait content, nous nous rapprochions de cette maison dont il rêvait de cultiver jardin et potager.
Me laissant « penser » les aménagements intérieurs.
Voilà nous étions en Sologne, la chasse, la pèche, des collègues accueillants qui nous invitèrent à dîner le premier soir.
Simone nous conduisit à notre chambre sise dans la maison de "maître" nos meubles étant en transit.
C’était… hitchcockien la sensation dans cette demeure inconnue, grinçante, murmurante et l’eau bavarde dans le bief.
Nous déballâmes notre "ménage" le lendemain, fîmes le tour des lieux, listant ce qui manquait à notre installation ; un lave-vaisselle ! La nourriture pour nos chiens et nous, le gaz pour la douche et le chauffage.
Découvrir le fonctionnement du standard téléphonique avec ses sonneries interne et externe…
Nos fils nous visitèrent rapidement, soucieux de notre devenir, Dom en vacances nous aida dans cette "possession" du site.
Il m’appela à l’extérieur pour que nous parlions de son père qui maigrissait et se plaignait de maux d’estomac, il émit en larme un pronostic hélas très juste.
Nous étions là depuis un mois et je savais que cela serait… bref.
Faire semblant, sauver la face.
Le patron dit à mon époux qu’il me trouvait "triste" j’expliquais que l’éloignement l’adaptation, tout ça…
Je vis le patron en tête à tête, lui racontais ce qui arrivait, les perspectives, il me dit que j’aurais toujours du travail chez lui si je le souhaitais, que j’étais pile ce qu’il avait recherché.
Après examens, recherches, analyses le diagnostique tomba… quelques semaines, rien d’autre à faire que du "palliatif".
Mon époux "savait" avant même que le médecin nous "suggère". Il accomplit sa tâche malgré la douleur, la rage le tenait debout.
Nos enfants organisèrent avec mes parents un déjeuner pour le premier mai, histoire de faire comme si.
Le patron était venu la veille, déclarant qu’il restait dîné et dormir, le temps d’aller chez moi je le vis partir (très versatile ce monsieur !). J’étais en plan avec les provisions !
Je les préparais pour la congélation, disposant sur un plateau métallique les pièces de viande SANS huiler le support, j’étais troublée, dans une colère permanente, bâclais la sécurité.
Le fils du patron arriva avec sa belle pour dormir après une fête.
Le lendemain j’allais préparer le plateau du petit déjeuner aux aurores, le temps était radieux, mon époux dormait, je vaquais dans la cuisine, sortis du congélateur la viande de la veille pour la stocker correctement.
Armée d’un couteau d’office (très pointu) j’entrepris de "décoller" les tournedos, le premier pas de soucis, le deuxième plus récalcitrant, au troisième le couteau fila directement dans le poignet gauche.
J’attrapais un torchon, emballais la blessure, regardais enfin l’ampleur des dégâts, la secouriste qui sommeillait en moi vit que c’était grave.
Je me propulsais en criant à l’étage pour avoir du secours, le fils du patron jaillit de la chambre en trébuchant dans son jean.
Le son de ma voix était me dit il inquiétant, il prévint sa fiancée que nous allions chez le médecin de garde.
Les routes de Sologne parcourut à fond dans une Porsche, me firent oublier la douleur de la blessure !
Le toubib nous reçu, confectionna un pansement d’attente et nous expédia aux urgences de notre choix.
Orléans ou Vierzon, le jeune patron choisi Vierzon, connaissant Orléans c’était pour lui une évidence !
J’appelais mes fils, racontant l’affaire, les priant de rejoindre leur père qui ne se doutait de rien bien sur.
Nous nous croisâmes sur la route.
A l’hôpital l’urgentiste me demanda à quand remontait mon dernier repas pour l’anesthésie générale, je protestais qu’il n’était pas question que je m’éternise jusqu’au lendemain que l’intervention, il la ferait en "endormissement local".
Mon état psychique le fit m’interroger sur le pourquoi du comment de mon refus.
Il vit le chirurgien qui examina la plaie (heureusement une section parfaite) d’une artère et d’un ligament (une chance rien d’invalident).
Je fus magnifiquement traitée, soutenue dans mon désespoir qui fusait sous l’emprise de leur sérum de vérité.
Ma mère vint me chercher, je quittais l’hôpital après y avoir pris un déjeuner (escalope, petit pois).
Mon époux me découvrit le bras gauche soutenu par une écharpe.
Nous étions… lamentables.
Dans la semaine, le patron se pointa à notre porte, furieux que rien ne soit près dans la maison, j’exhibais mon pansement et vertement le remis "d’équerre" expliquant que ma mère soignait mon époux et moi-même et que les courses… vraiment… rien à battre, qu’il appelle mes collègues à la rescousse et puis c’est tout !
Il partit en présentant des excuses (rareté chez cet homme).
A la fin de cette semaine le chirurgien voulait voir la blessure, je disposais près de mon époux le téléphone avec les divers numéros utiles, je le trouvais pleurant, demandais s’il souffrait, s’il voulait un médicament, que je reste auprès de lui, que je ferai venir le médecin pour lui et moi.
Assieds toi me dit-il et explique moi "c’est où, et combien de temps".
Dire où c’était possible, combien de temps… "Est ce que j’irai marier ma filleule ?"
Je promis que nous irions.
La cascade grinçait jour et nuit, nous tenant éveillés à la sieste, et les nuits si longues malgré ces jours de printemps.
L’eau, je n’en supporte plus le bruit, le murmure, le clapotis, la vue d’une piscine me lève le cœur.
Alors les étangs de Sologne…

samedi, décembre 22 2007

ANECDOCTE

Le soir de ce jour là, la jeune épouse (17 ans) et son époux (27 ans) cherchaient le moyen d’échapper aux invités de leurs noces.
André (mon parrain chéri) nous aide à filer après que nous lui ayons dit qu’une chambre nous attendait juste derrière le restaurant.
Il surveille la porte et nous pousse dehors, mais voilà les époux, marri de retour en cinq minutes, la chambre convoitée n’est plus disponible !!
Rapidement parrain propose un plan d’urgence, soit :
"Les enfants voilà les clés de la maison, installez-vous dans la chambre de Mimi il y a tout le confort pour un nouveau couple.
Je vous demande seulement de tirer le tapis et fermer la double port du hall."
(ils habitaient une loge de concierge avec des impératifs de fermeture nocturne). Ce que je fis dans mes falbalas !
Nous embarquâmes dans la 403 familiale et mimes le cap vers le paradis promis.
Chemin faisant nous décidâmes d’occuper la chambre de leur fils laissée vacante pour cause de service militaire ; ainsi n’est ce pas les filles ne changeront pas leurs projets.
Ce qui fait que vers 3 heures du matin nous sommes réveillés par les demoiselles effarouchées de nous trouver là ! Chacun chez soi nous dormîmes enfin !
Au matin du 30juillet 1961 nous sommes réveillés par des pas allant et venant dans le couloir.
Et puis des mots qui disaient.
Mais où sont-ils ? Après avoir sorti du sommeil Mimi et Eliane, on frappe à l’huis, drapée dans le drap j’ouvre et trouve mon parrain avec un plateau supportant, le café, le chocolat (parce que je ne savait pas ce que vous préfériez), le lait, les brioches, les croissants, la confiture, le beurre.
Tout ce qu’il fallait pour nous requinquer.
Nous avons vécu notre voyage de noces chez eux au 6eme étage d’un immeuble très bourgeois du 16eme parisien.
Une semaine plus tard nous quittions André et Simone devenue Tatie ces jours là.

vendredi, octobre 12 2007

L’oncle Louis

Etait le frère de ma grand’mère paternelle, il doubla son titre en épousant la sœur aînée de ma mère (21 ans de différence entre les deux sœurs).
Donc il était l’époux de Maria, une femme que je connus assez pour ne pas apprécier sa façon de mettre en toutes circonstances de l’huile sur le feu des petits conflits familiaux.
Louis était une « nature » bien dans le cadre des hommes de son époque, c’est-à-dire les trois quarts du vingtième siècle.
L’été 1958 de retour d’un agréable séjour en Corse, ma mère m’apprend à ma stupeur que je pars à Dijon chez les tonton-tata !
Expérience instructive…
Tonton doté d’un tempérament instance mena de front tout au long de sa vie plusieurs intrigues amoureuses, au grand damne de sa légitime qui à ma connaissance ne fit pas grand-chose de vraiment efficace pour endiguer cet époux fougueux dans les liens conjugaux.
Il y eut quantité de scènes, de cris, on évoqua même l’horreur du divorce !!! Maria ne pouvait se résoudre à cette fin, pas question d’être mise aux bans de la société pétrifiée de l’époque.
Tonton gagnait très bien sa vie, ce qui aida la réflexion de sa femme !!
Je vis dans leur logement des situations ubuesques.
Tonton faisait, tata râlait.
Tonton ne faisait pas, tata ne râlait pas moins, que ce soit la vaisselle, la serpillière sur le sol (ben oui ! pas tant que ça macho !).
Tonton me trimbala à travers les vignes sur sa moto, disant « laissons ta tante se reposer ».
J’étais fière de le suivre (bien conservé !). Attentif, valorisant ma féminité sans jamais un mot ou un geste ambigu. Il aimait les femmes pas les fillettes, ni les adolescentes.
Les années passèrent sans que ce ménage trouve un semblant de paix.
Un été ma tante s’installa chez sa sœur cadette pendant presque un mois, et brusquement décida de rentrer chez elle toutes affaires cessantes.
Elle rameuta un de ses neveux, lui gâchant sa fin de semaine, il s’inquiéta de savoir si l’oncle attendait sa moitié.
La tante tempêtait, là, maintenant tout suite elle voulait partir.
Ils partirent, arrivèrent bien sur et là !!!
Ben oui, tonton était au lit (conjugal) avec une dame !
Tonton âgé de 84 ans et la gamine que le réchauffait 82 !
Mon cousin ne savait plus où poser les yeux, ni comment juguler le fou rire qui le gagnait.
Cet exploit rasséréna mon père (il avait encore de l’avenir !).
L’histoire fit le tour de la famille et de nos amis, contents que nous sommes d’avoir un tonton surpris en flagrant délit d’adultère à cet âge.

La mésentente de ce couple pris fin lors de leur inhumation, chacun chez soi, la tante en Berry et l’oncle en Bourgogne !!!

jeudi, août 2 2007

Elle, l’abus et la Souillure

Pendant le séjour à l’hôpital, l’Autre déposa plainte contre la Mère, le Père enquêta, fouilla et convint que sa femme très certainement était responsable des faits ; pourtant les écrits qui agrémentaient les « dépôts » n’était pas de sa main.
Il interroge sa fille qui les yeux dans les yeux soutint que non elle n’y était pour rien (solidarité féminine). Première souillure.
En février le tribunal condamna la Mère à un franc de dommage et intérêt.
En mars Elle revit son frère en maison de repos, quatre mois sans lui l’horreur.
Pâques, la famille déjeune le lundi chez les amis qui prirent soin d’Elle, les parents expédients tout ce petit monde au cinéma, arrivé sur place Elle voit le locataire du cinquième lui aussi prêt pour la séance et qui veut lui offrir l’entrée.
Elle ne peut pas, elle sort avec ses amis, pas découragé le monsieur paie pour les quatre mômes.
Elle conciliabule avec sa copine (qui avait les même soucis) explique sa stratégie et hop !
Tout le monde dans la salle, mais judicieusement installé.
Soit elle, la copine, ensuite les deux garçons et tout au bout loin de leurs petites culottes le monsieur fort marri. Deuxième souillure.
Elle s’est « vendue » d’intention en utilisant le « penchant » du monsieur.

Les dégâts furent… nombreux.
La Mère n’a su que bien plus tard sans en croire un mot, Elle dut requérir le soutien d’une cousine qui avait démasqué l’oncle.
La troisième souillure le déni de la Mère…

- page 2 de 4 -