La Mume (le blog)

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SEPTEMBRE

Un mois détestable.
Ce soir là réunion au bourg voisin pour des blablas au syndicat intercommunal. Vers 22h chacun repart vers son village.
Mr le maire me dépose chez moi, voyant de la lumière je lui propose une boisson, il décline l’offre. C’est que en passant nous avions vu la gendarmerie en émoi, il voulait s’informer. Le personnage étant très curieux.
J’entrais chez nous toute étonnée que la porte fut grande ouverte, la TV débitant son programme pour les chiennes pas vraiment attentives.
J’explorai de bas en haut, cherchant mon homme, il me sembla qu’il y avait dans la cour le nombre prévu de véhicules.
J’étais perplexe.
Prenant une lampe, armant un fusil, j’appelai "ma" chienne afin d’aller voir du côté des volières si rien de fâcheux s’était produit.
Je ne remarquai rien.
Commença alors une réflexion intense, à qui téléphoner pour savoir ?
A 1er fils ? Pourquoi l’inquiéter s’ils ne sont pas chez lui (mon homme et son frère), aux employeurs de Dom ? Mais à cette heure… ils ne sauront rien.
Je refis un tour des lieux et me couchai très troublée.
Minuit, 1h30 le téléphone sonne :
- Vous êtes Mme Mume ? ici CRS de l’autoroute…
- Que se passe-t-il ? Comment puis-je savoir que vous êtes ce que vous dites ? (Notre activité professionnelle nous valant de temps à autre des plaisanteries détestables).
Alors il joignit ses collègues sur l’autoroute, demanda si auprès d’eux il y avait 2 Mrs Mume,
il y avait bien…
Je réclamai des infos sur l’accident, les blessés, il me fut répondu ; que rien de grave, qu’ils seraient le père et le fils de retour très vite.
Très vite… 3 h du matin, enfin j’entends le véhicule sur les graviers de la cour, je dégringole l’escalier, arrive à temps pour accueillir mon époux au visage défait suivit de Dom dans le même état, avec en "plus" une longue entaille d’une carotide à l’autre…
Soutenue par le congélateur j’interrogeai mes hommes, comment, où ?
Suivit le récit de l’agression d’un chauffeur de taxi (Dom) du vol du véhicule, des divers documents.
De la fuite vers du secours qui ajouta un choc supplémentaire, les voitures ne ralentissant pas sur cette nationale en foret, un rétroviseur heurta Dom à l’épaule.
Echappant aux agresseurs, il se réfugia en trombe dans une maison forestière, si vite que les chiens du cru n’eurent pas le temps de donner de la voix.
Il fut pris en charge par les maîtres des lieux, gendarmerie, employeurs, son père.
S’en suivit un grand remuement puisque les voleurs fuirent par l’autoroute provoquant un accident en percutant la rive de la bande arrêt d’urgence.
Il n’y eu pas de cellule de crise pour soutenir Dom.
Que ses parents ne sachant pas quoi faire pour le remettre d’aplomb.
Ce fils haut de 186 cm, nous veillâmes à ce qu’il se nourrisse, qu’il dorme tranquille après un cauchemar.
Il retourna au boulot, quelque jours plus tard, après notre dîner, il revint se fit chauffer au micro onde son plat et puis… l’engin sonna, sonna sans que rien ne se passe.
J’allai voir et trouvai mon bébé tombé en position fœtale, son père et moi le relevâmes, le hissâmes jusqu’à sa chambre.
Cela dura… longtemps.
Il ne dormait que le jour après ses heures de travail.
Il y eu enquête, arrestation, procès, condamnation en correctionnelle.
Des fautes de la gendarmerie mises à jour à propos de cette affaire occasionnèrent un "mouvement" de personnel !
Notre fils traîna son angoisse pendant des années mêlée à sa personnalité qu’il savait "différente".
S’autodétruisant avec des pensées suicidaires, nous mîmes sur pied une surveillance agaçante sûrement pour lui.
Quoi faire quand je découvris près de son lit le fusil à canon scié avec des cartouches dedans ?
Je les ôtai, cherchai les autres, ne sachant s’il voulait une protection ou en finir…
Ce mal être dura des années.
Et puis il y eu un autre mois de septembre un 25 mon époux, son père continua sa protection ailleurs… peut-être.

Commentaires

1. Le lundi, septembre 15 2008, 18:07 par samantdi

Pour moi aussi, le mois de septembre fut cruel.

18 ans aujourd'hui que mon Frank s'est tué en voiture : bientôt le temps de sa mort sera aussi long que le temps de sa vie, et pourtant, son empreinte reste vivace en moi, et je le pleure en silence.

Quand arrives-tu ma belle ? on va faire la java et se changer les idées, de toute façon, on sera en octobre :-)

2. Le mardi, septembre 16 2008, 21:01 par lo grelh

Lire, écouter, essayer de partager, je suis bien démuni... Courage la Mume

3. Le mardi, septembre 16 2008, 21:07 par 1loup

C'est très émouvant de lire cela. Merci.