La Mume (le blog)

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

TEMPS…

De maintenant.
Il est veuf mon frère, je suis veuve, solidaire l'un envers l'autre autant que possible. Nos enfants vivent leurs vies, le moral en est perturbé, nous résistons. Nos chagrins s'apaisent.
J'ai vécu de très beaux et doux moments en tant que mère, en tant que femme…
Alors d'où vient cette peine qui nous gagne chaque jour un peu plus depuis trois mois ?
La question tourne ou plutôt claque comme au ping-pong entre mes deux neurones et une lueur clignote.
Nos conjoints entrèrent dans nos vies à l'âge adulte, nous avons construit chacun notre famille une tâche absorbante qui ressemblait à l'œuvre de nos parents. Ils puisaient leurs ressources auprès de leurs amis d'enfance et de jeunesse, nous transmettant cette sorte de filiation. Sa sœur en Gironde ne peut voyager pour cause de confinement des hôpitaux, dans nos chagrins le téléphone nous rapproche, guettant "qui" sera le ou la suivante dans cette bascule des langes au linceul sans illusion sur notre longévité, un jour et peut-être un autre…
Mais le doyen du quatuor que nous formions est bien malade tellement que nous organisons ce que sera le jour des funérailles pour que je puisse y être, repérer un hôtel avec chambre PMR. Ce midi l'épouse du parrain de Dom nous donna de ses nouvelles…pas bonnes…rapides…douloureuses. D'hôpital en hôpital chacun traitant son "morceau" du patient.
Me revient une multitude de souvenirs, 77 ans cela en fait de toutes sortes, il se pencha enfant sur nos berceaux et cela dura, dure encore, encore un peu…