La Mume (le blog)

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ELLE M'AVAIT DIT…

Mardi 19h45 devant ta porte.
J'y fus, mais pas elle, je marchai jusqu'à la sienne de porte, y vis sa voiture sagement stationnée.
Je la sonnai par téléphone un peu inquiète, rien de grave, elle avait oublié que nous allions ensemble au débat qui ce soir la dans le cadre de la semaine de l'éthique, traiterai de la laïcité.
Nous voici donc sortant du parking souterrain, ascensionnant les degrés de granit sans aucune rampe pour soutenir nos efforts (pas par excès de dynamisme, aucune rampe).
Mon amie vacille du pied gauche essaie vainement de reprendre l'équilibre, dans la fraction de seconde où je me propulsais vers elle, elle chavire sur le dos glissant sans ménagement sur les marches cognant fort le crane sur le palier lui aussi tout en granit, les lunettes d'un côté les chaussures de l'autre.
La cathédrale carillonnait à tout va, pour cause de procession se mettant en branle avec l'évêque et tout le clergé local et d'ailleurs.
Des passants appelèrent les pompiers, d'autres posèrent une écharpe sur elle.
Pendant que je surveillais la blessée, sous la tête, du sang se répandait, couverte de ma veste je lui tins la main en l'exhortant à rester tranquille.
Sa chute l'avait laissé dans une position idéale d'attente des secours.
Les pompiers la transbordèrent dans leur véhicule me laissant à l'extérieur pendant qu'ils œuvraient en premiers soins.
J'avais le briquet à la main quand ils me prièrent d'embarquer dans l'ambulance rouge.
Direction le tout nouvel "Hôpital Sud Francilien", ouvert au public depuis à peine trois mois…
Et roulez les poulettes !
Je ne resterai pas à l'hosto disait elle, pas question !
Veine ! Aux urgences nous fûmes les "premières".
Dûment translatée d'un brancard à l'autre, en avant vers la salle 2 où je la quittai, interdite d'assistance aux pansements que je fus !
Je rejoignis la cohorte qui en cinq minutes s'était constituée.
Je fus informée de son transfert au scanner, aux points de sutures (12 !).
J'arpentai la terrasse en quémandant une clope à l'infirmière, sonnai Dom qui n'y pouvait rien et qui reçut ma monté d'angoisse vaillamment.
Je vis tout un échantillonnage d'humanité souffrante, des grands, des petites, des blessés du sport, des malfoutus chroniques, un nourrisson faisant du charme à une vielle d'au "moins" 18 mois.
À minuit enfin mon amie me fut rendue avec un superbe bonnet garanti pur coton couvrant les dégâts.
Nous allâmes à l'accueil pour commander un taxi, naïves que nous sommes, de nuit, dans notre quartier, 1 heure d'attente !
C'est une autre amie qui s'y colla après que nous l'ayons appelée à la rescousse, la sortant de son lit ainsi que son époux.
Ils nous déposèrent au fameux parking, la blessée s'installa côté passager tandis que moi je passai derrière le volant après avoir ôté les deux coussins et la couverture, poussé le siège en arrière, bouclé la ceinture de sécurité.
Un "C3" automatique.
Une pilote n'ayant pas tripoté un volant depuis bientôt deus ans, ouf !
Ce soir, seule sa propriétaire fut "cabossée".
Y. dans son nid, C. de permanence auprès d'elle pour la nuit.
Moi demain, j'ai Vierzon.
Peut-être même que les bus rouleront "normalement" ce qui ne fût pas le cas ce mardi !

Commentaires

1. Le mercredi, avril 4 2012, 09:24 par samantdi

Oh la la, quelle journée, ma pauvre !

(chez moi les travaux avancent, j'ai hâte que tu viennes ! On tiendra bon la rampe!)

2. Le mercredi, avril 4 2012, 14:51 par Madleine

Un accident est si vite arrivé ! Fais attention à toi !

3. Le mercredi, avril 4 2012, 19:00 par PascalR

C'est toujours très étrange de découvrir aux urgences tous les autres fracassés.
J'espère que tout va bien pour votre amie.