La Mume (le blog)

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PARCE QUE

La soirée TV en deuxième partie de programme sur la 3 proposait une intrigue que je n'avais pas trop étudiée.
Et voilà, deux phrases de texte, la mémoire bondit seize années en arrière.
Je croyais bien l'avoir enfoui ce souvenir, quoique le voyage dijonnais ait attaqué la couche de résistance.
Fin septembre 1992 mon époux repose dans la chambre conjugale devenue mortuaire, nous attendons ma mère et moi les pompes funèbres.
Rendez-vous 16 heures, le temps ensoleillé, nous gardons les volets clos, souhaitant garder le plus de fraîcheur possible dans l'habitation.
16h30 personne,
17h toujours rien,
17h15 le téléphone grelotte, une voix féminine au débit embarrassé, cherchant une phrase convenant pour l'événement insolite qui vient de se produire.
- Mme Mume?
- oui
- Sté Chose, nous sommes retardés pour "l'installation" de votre époux,
- héééééééééé,
- le corbillard a été VOLE… nous recherchons un véhicule afin d'accomplir le rituel avec l'"objet"(cercueil) choisi, qui a disparu avec le fourgon…
Maman me dévisage, c'est que cette information déclanche d'abord les larmes, le rire, enfin une colère intense, chargée de mots tonitruants, malsonnants, orduriers, vouant les voleurs à un avenir aussi merdique que le mien.
Et c'est tout ?
Non!
Veille des funérailles, maman "dort" chez moi, nous devons partir tôt, trois cent kilomètres du Berry en Picardie.
Je propose à ma mère un café, que le tonus nous vienne, d'abord dit-elle les WC, elle se lève du lit où elle était assise, tangue, boitille, le temps de penser "merde un lumbago" et patatras la voilà étalée dans la cuisine.
Je m'active auprès d'elle un moment sans résultat, j'appelle mon père et mes enfants, et le 15.
Il n'est que quatre heures du matin, le SAMU embarque môman aux urgences.
Et dites-vous?
Juste le temps de me préparer pour ce jour si… Je file à l'hôpital avec papa, l'état de santé maternel n'est pas spécialement délicat, ne comprennent pas les médicastres!
Retour à la maison, départ de mon époux, des enfants et moi même, laissant mon père avec sa peine et sa femme aux bons soins des urgences.
Roulant vers le nord, la météo accompagne ce voyage de teintes grises.
Eglise, familles, amis, tous présents, s'interrogeant, où sont donc les parents de Mume?
Combien de fois ai-je raconté l'histoire? Je ne sais plus.
Chacun y allait d'une phrase de convenance, sur la fatigue, son âge, sa peine, cela m'agaçait très fort.
Si Dom a tant de difficulté de "communication" avec sa grand-mère, c'est que la chère aïeule était une spécialiste de ces "créations".
Depuis qu'elle vit en résidence, nous "respirons" mieux.

Commentaires

1. Le dimanche, janvier 25 2009, 18:46 par saperli

je n'ai pas regardé la télé hier mais partage ces quelques mélancoliques souvenirs.