La Mume (le blog)

Le téléphone en mode réveil sonna à 7h.
Juste le temps d'avaler le petit déjeuner et j'allai poser mon sac à l'association qui gentiment m'invitait à cette matinée "égalité femmes hommes" pour les adolescentes du quartier.
Il y avait là des collégiennes, lycéennes, étudiantes en faculté.
L'animation assurée par une jeune femme et une étudiante ainsi que par la responsable de la région attachée à la promotion des femmes dans la société.
Et bien sûr la responsable de l'organisation de ce colloque.
Quelques figures de la vie associative aussi, une représente des élus… ma pomme.
Ce fut passionnant.
D'abord les étudiantes expliquèrent leur accès à la fac, elles étaient une dizaine, sur ce chiffre sept étaient engagées dans des filières "par dépit"…
Les lycéennes parlèrent des "conseillés d'orientations" qui font contre eux l'unanimité tant ils semblent en dehors du coup.
Ainsi l'étudiante animatrice conta l'accueil qui lui fut réservé en son lycée à l'heure de l'orientation.
Magrébine, issue "des quartiers", femme, aucune chance lui dit-on de d'accéder au "journalisme".
N'est-ce pas que cela fait chaud au cœur, que cela encourage la jeunesse ?
Pugnace, soutenue par un frère aîné, elle combattît et gagna.
Elle est en première année de science-po.
Ce fut difficile nous dit-elle, expliquer aux parents que pour ses études elle devait quitter la famille, se frotter aux propos goguenards de ses condisciples pratiquement tous enfants d'une classe moyenne à l'aise et soutenant ses rejetons.
Des modes de vie aux antipodes !
Ses propos vigoureux secouèrent trois à quatre jeunes filles sur le point de renoncer aux études.
Elle leur dit haut et fort combien il faut bosser; les études et le travail nourricier les fins de semaines et pendant les vacances.
Qu'il y a des solutions, des bourses, des hébergements, des associations de soutien.
Elle eut des phrases magnifiques, "nous avons dit-elle la chance d'être née en France, la République vous aide, à vous de travailler".
Si vous ne travaillez pas ici vous vous leurrez si vous croyez qu'au "pays" vous aurez votre place, au pays les jeunes travaillent plus que vous. Vous serez "déplacées" ici et là-bas.
La galère sera de votre faute !
La déléguée de la région présenta les 100ans de combat pour l'égalité des femmes. Soulignant qu'en 1965 seulement les femmes mariées purent travailler et ouvrir un compte bancaire sans l'autorisation de leur époux.
Pour ces jeunes filles nées entre 1990 et 1997 autant parler de l'âge de bronze alors je levai la main pour qu'elles admirent une survivantes !
Le poids des mots, le choc le l'image firent merveilles.
Je m'en revins au logis ragaillardie déjeunai et sur le balcon clopai, ma voisine de rez de chaussée assise sur l'herbe d'un jardinet public semblait désemparée. Levant le nez elle me vit et m'expliqua que malencontreusement elle avait tiré sa port avec les clés à l'intérieur (chanson connue déjà il y 2 semaines avec les gens du 3me étages).
A elle aussi j'offris l'hospitalité ET le couvert, nous attendîmes sa fille appelée au secours, elle arriva à 16h30 après sa journée de labeur.
Une bonne journée.