La Mume (le blog)

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PARLER D'AMOUR… 1

Propos inépuisable, chacun sa version, ses histoires, ses joies, ses douleurs (Entre deux Eaux).

Dans l'ordre d'apparition sur mes rétines fraîchement sollicitées par le "monde", il y eu une progression de visages et d'amours visibles sur eux.
La musique des voix, les senteurs, les grattements des barbes, les borborygmes et les divers bruits des femmes cajolant cette nouvelle née.
Mon père avec son profil latin, sur une photo de lui vers 27 ans ma mère me le présenta "tiens ton père lorsqu'il était espagnol".
Le prototype masculin pour moi est brun de poils et de peau forcément!
C'est ainsi qu'en maternelle je vibrai pour un "grand" du nom de Robinet (pas facile pour lui).
En fin d'étude élémentaires, un certain Georges un "vieux" de 14 ans et déjà l'exotisme, un portugais!
Deux blonds réussirent à m'émouvoir, l'un pour la vie, mon parrain, l'époux de ma Tatie, la bonté au masculin en toutes circonstances. Les joies nous en eûmes, des chagrins tout autant, lui plus que moi et l'ultime, sa disparition bien trop tôt.
Présent au moment de ma venue au monde je l'accompagnai le plus possible lorsqu'il le quitta.
20 mois après ma venue, le 3me homme de ma vie débarqua des entrailles maternelles, petit frère.
Nous parlons peu, notre passé nous construisit, indéfectiblement unis, connaissant l'autre à fleur de regards!
A l'adolescence il y eut des émois, toujours pour des bruns!
Un fit avec persévérance une cour discrète à grand renfort de gâteaux, de café, le foot joua un grand rôle dans cette affaire, mon frère tenant à jour les programmes diffusés sur l'ORTF; invitait le jeune homme, pas bien haut, indéniablement brun, déjà virant au blanc cette chevelure! Vêtu de bleu (ben oui Dom!) et un patronyme de couleur layette me fit penser que ces alliances colorées n'étaient pas raisonnables!
Tellement peu que malgré mes 17 ans, lui 27 nous jouâmes à la bête à deux dos, y gagnâmes des "espérances" nous nous épousâmes et rapidement deux enfants naquirent, deux fils.
L'amour maternel j'en suis sur pour moi n'était pas acquis mais conquis chaque jour, les cris de nouveau né m'agaçaient au plus haut point.
Ma mère se glissa dans cette relation avec mon premier né, un peu, beaucoup, trop. Je dus gagner au jour le jour, ma vie avec lui, coincée que je fus entre leur père et ma mère envahissante, bien que mon père fit de son mieux pour la contenir.
Je sus rapidement que notre nichée serait limitée, deux garçons j'étais comblée, ne pas courir le risque de faire une petite fille, privant mon époux de son rêve de "gamine".
La paternité chevillée aux entrailles mon mari souffrit que l'époque ne fut pas aux congés "paternels". Il était un homme au foyer refoulé, ne capitulant que devant le repassage!
Il ne respirait que pour ses enfants et rien n'était une charge pour lui puisque c'était pour eux.
J'en fut quelque fois agacée, ayant plus que l'impression "d'élever" 3 gamins!
Il était leur Papa, il était mon amant, ardant, curieux, patient, il prit le temps de réparer les dévastations de l'enfance et me rendit littéralement "femme".
Il trima tant pour sa famille, dans son enfance la "communication" n'était pas la priorité, seule la "tâche" avait quelque valeur, l'accomplir pour exister. De paroles points ou si peu.
Nous eûmes bien sur des soucis, la santé des enfants, le plus important le départ de nos ados vers l'internat.
L'horreur pour leur père, ses "petits" ne revenaient qu'en fin de semaine. Nous passâmes très près de la séparation ces années là.
Divorce-t-on pour cause d'amour paternel instance?
Vaille que vaille nous construisîmes un autre équilibre, soudés que nous étions par nos enfants, leur réussite professionnelle, bien, leur vie sentimentale? Difficile !
Là encore Papa veillait, enquêtant sur une demoiselle dont 1r Fils s'était épris, il lui raconta les résultats de ses recherches (peu flatteuses pour la donzelle).
Pour 2me Fils l'affaire était "délicate" nous fîmes les autruches attendant pour voir…
Voilà l'amour conjugal au quotidien, avant la tornade qui ravagea TOUT.
Emigrés en Sologne parce que harassé par le boulot, nous étions enfin plus proche de LA maison, rêve de mon homme.
L'amour, la détresse, l'inéluctable si près, inconcevable, pourtant cette période d'absolu, nous "révéla" la puissance du lien construit en 31 années.
La force de mon époux, la volonté que nous avions de vivre la route restante en symbiose les enfants et nous.
Nous "parlâmes" en trois mois plus qu'en trente ans, l'essentiel atteint, luttant ensemble, gagner une journée puis une autre, jusqu'au mariage de "soeurette" de Dom.
Le souvenir épouvantable que je garde de ces trois jours ne pouvait être que de mauvais augures pour les nouveaux époux.
Août et les fruits, septembre et les noisettes que nous allâmes une dernière fois goûter sur le banc sous le noisetier, pleurant main dans la main. - Fais des confitures me disait-il, l'année prochaine ne sera pas aussi favorable aux fruits.
J'en fis, ainsi que moult clafoutis, le contenter jusqu'à la dernière minute, lui qui ne pouvait plus rien absorber, révulsé par les odeurs de cuisine VOULAIT que je sois au fourneau, l'amour nourricier de l'épouse.
La rage me tenant lieu de force, la colère aigue envers les futilités des êtres qui gravitant autour de moi pour cause de boulot à chercher pour APRES.
17 ans plus tard j'en suis encore à penser en me promenant, en faisant des choses diverses et multiples "tien je dirai cela à Bernard", nous ferons cela pour les gamins…
Alors je fais, mais ne dis pas.
De conjugal l'amour reste, s'épanouit dans le maternel, j'essaie de pas trop "coller" mes fils et leurs partenaires.
Respectant les consignes de vigilance laisser par mon époux. M'appliquant à être une belle-mère "buvable".

Commentaires

1. Le mardi, juin 2 2009, 20:38 par samantdi

Quel billet émouvant, belle Mume... *pensées*

2. Le mardi, juin 2 2009, 22:12 par lo grelh

respect la Mume

3. Le mardi, juin 2 2009, 23:20 par Olivier Autissier

Ce petit 1 dans le titre invite donc à d'autres plaisirs à venir, comme celui-ci.