La Mume (le blog)

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195…

Les trois gamins plantés devant la caisse étaient bien dépités.
Ils avaient obtenu de haute lutte l’autorisation d’être là "la fête des enfants" annoncée à la radio, les mères avaient cédé, l’entrée pour les gosses était GRATUITE… disait on dans la pub qu’ils découvrirent mensongère.
Ils avaient filé bien vite, traversant le bois de Boulogne, maintenant quoi faire ?
Le porte monnaie ne contenait pas de quoi payer les 3 entrées, quand l’aînée de la troupe se souvint fort à propos que les papas travaillaient pas loin du tout… dans Neuilly.
Ils allèrent charmer les paternels, écumant tranquillement leurs ressources financières.
Les pères n’avouèrent pas tout de suite qu’ils avaient été épatés par l’initiative de leur progéniture !
Les voilà enfin dans ce lieu de délices, des jeux, des chanteurs, chanteuses, catcheurs ET des balançoires de rêves qu’ils s’approprièrent pour un bon moment, les deux filles enchantées !
Le garçon en trois minutes attrapa la nausée, une vraie qui vous laisse les tripes sur le sable, les filles le soignèrent et retournèrent à leur amusement.
L’après midi glissait doucement, ensoleillé, parfumé de barbe à papa, il fallait penser au retour.
Elles cherchèrent le compagnon de jeux du côté de la sortie, lieu de rendez vous fixé dès le début de cette rêverie, point de gamin !
Lasses de le chercher elles demandent une annonce sonore à la cabine d’animation, point de gamin, renouvellent leur quête sans succès.
Elles revinrent très en colère d’avoir été "lâché" par le garçon et pensant à la raclée qui ne manquerait pas de faire circuler le sang de leurs mollets !
De loin elles virent les mamans en discussion sur le trottoir guettant le retour des donzelles, des donzelles serrant les dents pour l’affrontement qui fut moins terrible que dans leurs craintes. Le garçon était rentré dès que les maux de cœur l’avaient laissé respirer, échappant à la trempe collective.
Les mères comme les pères assez fières de leurs rejetons, de leur détermination et aussi de leur prudence dans leur équipée ! Le bois de Boulogne était déjà "bien" fréquenté !
Nous étions allés au "JARDIN d’ACCLIMATATION".
Lorsqu’un livre parut portant ce titre je m’y intéressais bien sur !
Je rencontrais Yves Navarre de cette façon, ne le vit jamais physiquement, pourtant je peux dire que je l’ai "connu".
Le livre je ne l’acquis pas moi-même, il circula dans les mains de la famille de Mme Machin qui en parla parce que "forcement" ces familles se connaissaient.
Le sujet me toucha beaucoup pour toutes sortes de raisons connues et pour toutes celles en gestation.
Un soir de cette période vers 198… que nous dînions chez un des frères de mon époux, nous étions ma belle-sœur, sa fille et moi en conversation, j’écoutais l’échange entre la mère et la fille et demandais : "le personnage que tu évoques ne serait ce pas Navarre ?"
"Oui tata, tu le connais ?"
"Juste sa plume."
Je découvris qu’elle et son homme prenaient soin des chats de l’auteur en son absence et des plantes, bref, de voisinage en amitié jusqu’au jour…
Le souvenir m’a assailli hier soir en lisant le billet d’Olivier Autissier.

Commentaires

1. Le mercredi, mai 14 2008, 19:50 par Olivier Autissier

Woaw... jolie histoire. Il s'agissait de Tiffauges ?

2. Le mercredi, mai 14 2008, 21:34 par samantdi

C'est curieux, les points communs, Mume, parce que moi aussi, j'ai plongé dans l'oeuvre d'Yves Navarre, et ma mère aussi l'a lue, nous en parlions souvent. C'était au début des années 80, il avait une maison dans mon département d'origine. Comme toi, je ne l'ai jamais vu mais je l'ai "connu", je lui avais même écrit, je me souviens...

Il y avait une telle humanité, sincérité... il donnait accès à son coeur, à ses tripes, je l'aimais.

Et cela me touche de savoir que nous avons cette même expérience de lecture, car maintenant, je n'en entends plus guère parler.

(je vais aller voir ce billet d'Olivier que tu cites)